Valérie Bellanger

Je suis Valérie Bellanger, j’ai 57 ans. Je suis animatrice à domicile depuis 5 ans environ. Actuellement, j’accompagne 10 personnes et je travaille essentiellement avec une Équipe Spécialisée Alzheimer, France Alzheimer, un SSIAD, et un Accueil de jour. J’ai deux grands enfants : Tom & Julie qui sont maintenant dans la vie active ! J’aime beaucoup lire & marcher, je fais du Yoga depuis plus de 25 ans. J’adore la musique et aller aux concerts, visiter des musées, aller au cinéma….

Il y a 18 ans, j’exerçais en tant que Chargée du Pôle Seniors dans un CCAS. J’ai observé, lors de mes visites à domicile des bénéficiaires du portage de repas, un isolement social dû à la perte de la compagne ou du compagnon de vie, ou à une maladie, ou à une perte d’autonomie comme l’incontinence, déficience visuelle, trouble de l’audition…. Je me souviens d’une personne qui avait une névralgie du trijumeau et qui me disait qu’elle ne pouvait pas participer au repas de fin d’année, organisé par la commune, car elle pouvait à tout moment, être prise d’une douleur intense, semblable à un choc électrique et qui survient d’un seul coup. Le maintien à domicile (portage, aide au ménage, repas, à la toilette) était souvent présent mais les interventions, aux dires des bénéficiaires, ne laissaient que peu de place à l’échange, un temps pour être ensemble et partager un moment. Plus d’activités sociales et de loisirs, plus de sports…. Que faisions-nous pour eux ? J’organisais beaucoup d’animations collectives pour les personnes qui pouvaient sortir de chez elles : gym douce séniors, ateliers mémoire, diététique, intergénérationnels… mais quid de ces personnes ? Alors, j’ai cherché des initiatives qui pouvaient répondre à cette problématique. J’ai découvert la gym à domicile à Nimes proposée à quelques personnes et qui à la fin de l’année faisaient de la gym tous ensemble pour retrouver du collectif. Action soutenue par une caisse de retraite. Puis, les visites de convivialités proposées par le CCAS de Versailles et leur médiation canine ! Et d’autres…. Il y avait donc des professionnels qui œuvraient dans ce sens. J’ai fait part de mes recherches mais mon service n’a pas souhaité travailler sur une action d’animations pour rompre l’isolement de ces personnes. J’exerçais dans un CCAS censé offrir des prestations adaptées à chacun : l’injustice m’insupporte, je suis partie. Pendant cette période, j’avais demandé des formations pour animer des ateliers auprès des séniors et une formation sur l’isolement et la solitude. A partir de ce moment, j’ai beaucoup travaillé sur cette problématique, je suis retournée à la Fac, j’ai rencontré des partenaires qui pour certains étaient convaincus des bienfaits de mon travail et qui m’ont fait confiance. Je me suis outillée pour proposer aux personnes que j’accompagne, des activités adaptées pour stimuler, ressentir de la joie et du plaisir, et renforcer la confiance en soi. Mais surtout d’abord, apporter du lien, de la bonne humeur, de l’écoute Active, de l’attention, de la considération, Il y a tant à dire….

Tout d’abord, j’écoute, j’aime écouter et observer le non-verbal : le regard, les gestes. Je cherche à créer du lien et de la confiance. En amont, je collecte auprès des proches l’histoire de la personne, ses centres d’intérêts…. J’attache beaucoup d’importance à la parole, et laisser le temps à la personne de s’exprimer, qu’elle sente que l’on est vraiment là et qu’elle se sente de ce fait, considérée. Je propose des activités tournées vers ses centres d’intérêts et j’observe sa technique d’organisation, de réalisation, sa motricité fine…. J’adapte en fonction de ses capacités. C’est un espace temps uniquement pour elle, et donc c’est elle me guide d’une certaine manière. Il faut savoir être attentive, patiente. Le temps à ces âges n’est pas le même que le nôtre. Il faut également être souple, savoir rebondir et être inventif. J’apporte également mon sourire et ma bonne humeur ! On oublie plus ses soucis ! Le temps de présence, les activités peuvent faire oublier les maux…Je favorise tout ce que la personne peut faire ou nous faisons ensemble. Être ensemble, ça fait du bien ! J’écris ou la personne écrit ce qui a été fait pendant la séance, encore une autre activité. Je propose des mouvements, de la relaxation ou aussi de la danse !!! Je suis en contact étroit également avec les aidants. Je les écoute et je les conseille dans la mesure de mes possibilités. C’est un pan très important de mon travail. Je propose des plages horaires à la convenance des besoins de l’aidé mais aussi de l’aidant. Certains ont ainsi le temps d’exercer en toute tranquillité une activité sportive/culturelle pendant que j’accompagne leur proche. Pour un bon accompagnement, je cherche beaucoup : de nouveaux outils et je me documente aussi sur les dispositifs existants. J’attache de l’importance au maillage professionnel pour se connaitre, avoir d’autres regards, des conseils, des informations… Cela peut, par exemple, me permettre de prolonger les exercices faits par le kiné. Et lorsqu’une personne a besoin, je cherche, je demande et j’essaie d’apporter une réponse adaptée. J’oriente également vers par exemple, une psychomotricienne ou un établissement de répit… pour enrichir les appuis des personnes que j’accompagne, et dans certains cas, il faut savoir laisser sa place. La lecture d’articles, la formation sur les différents sujets liés au vieillissement et toutes ses facettes font partie de mon travail également.

J'ai débuté mon activité en 2018

J'interviens sur Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Gif-sur-Yvette, Trappes, Janvry, Bures-sur-Yvette

J’ai rejoint le réseau car j’étais hyper super heureuse de découvrir qu’il y avait d’autres personnes proposant les mêmes services que moi ! Je me suis sentie assez seule pendant quelques années. C’est un nouveau métier, peu connu. Heureusement, cela change et grâce à ce réseau notamment ! J’y ai trouvé des collègues et des discussions de qualité sur différents sujets. Ça fait du bien et c’est un vrai soutien !